« Être seul en mer, choisir sa route, composer avec le vent et la vague en mesurant sa toile et fixant son cap, ne serait peut-être pas un plaisir complet s’il n’y entrait aussi un élément supplémentaire qui flatte un sixième sens, celui de la surprise. On ne s’ennuie jamais en mer puisqu’il n’y a pas d’horaires, seulement des jours, des nuits, des aubes, des crépuscules, des méridiennes, qui se succèdent et reviennent si naturellement que la durée semble immobile. En mer, il n’y a pas de « temps morts » : c’est le temps qui est mort.
Ainsi les journées se datent et s’organisent dans notre mémoire au hasard des rencontres et la moindre d’entre elles est l’évènement. »
On quitte le port, la côte, le bruit, la chaleur, les autres, la vie! On entre dans l’inconnu et le froid. Le courage a toujours été d’abord d’affronter le mystère. Si la nuit vient, c’est une seconde nuit à traverser. Et si on est seul, la solitude est une troisième nuit. Salut aux vainqueurs de la triple nuit.“
Jean Francois Deniaud