00140 – Retour des Açores J08 + Arrivée en J09

Dana se rapproche des Côtes Espagnoles. Dès Mercredi matin Guy et David m’ont confirmés que  vesselfinder affichait notre trace AIS.

La nuit du J08 (ne confondez pas avec je G8, rien à voir!) a été une nuit blanche complète car la traversée des rails montant et descendant, en plus sur une zone délicate de convergence juste au nord de cap Finisterre, s’il y a une nuit ou il faut veiller c’est bien celle là, et le temps était moyen, de la mer et 20 nœuds de vent.

La veille s’effectuant essentiellement sur la tablette avec l’Ais, sauf que là on attend pas d’avoir une alarme pour contrôler et éventuellement changer la route, J’ai changé une fois la route pour passer derrière par sécurité, l’ais me disait Dana passe devant, c’était si près j’ai préféré passer derrière le mastodonte, je dis ça mais je n’ai vu que ses feux…

Les 24 heures qui ont suivi on quand même été un peu une galère. Ça n’arrive pas souvent que je dise ça mais là Mercredi soir la fatigue était palpable, quand j’ai appelé Guy pour lui dire que j’arrivais sur La Corogne et qu’il pouvait partir l’esprit tranquille vers Terceira, il m’a dit “t’inquiètes demain tu auras oublié”. Il a raison c’est oublié, enfin je veux dire le point de tension d’hier soir avec la fatigue accumulée.

Mais c’est quoi le problème?
A – 24 h de brise et d’une mer pourrie
B – Des incertitudes sur le fonctionnement du moteur à l’arrivée dans un port inconnu

A- 24 heures de Brise en fin de parcours après une nuit blanche,  dans une mer levée comme sait le faire l’océan du coté de la Corogne c’est à dire 3 mètres de creux par endroit avec les déferlantes associées au vent fort quand  il se renforce par moment, je pense que c’est l’état de l’océan qui était plus pénible par rapport au vent lui même, le pont inondé régulièrement avec de l’eau verte, 10 centimètres sur les passavents régulièrement qui descendaient dans le cockpit..
Le vent oscillait entre 17 et 25 suivant les zones avec des passages entre 25 et 30 surtout vers la fin de l’après midi.
En remontant de Mutriku avec David en 2015 on avait eu 20 nœuds établis avec des passages à 25/30 sur une 20 aine d’heure de situation en peu comparable , sauf  que l’océan était beaucoup plus maniable.

B – Le problème du moteur sous jasent et qui risquait de compliquer l’arrivée, et il l’a compliqué.
Paradoxe de la météo le vent avait adonné et mollissait de plus en plus,  Mercredi soir alors que je terminais les 15 derniers milles vers la ria de La Corogne. Je  ne voulais pas démarrer le moteur trop vite pour ne pas brûler mon carburant, je voyais tomber le jour en me disant je démarre, je démarre pas? c’est toujours plus compliqué d’arriver de nuit dans un port qu’on ne connait pas avec un moteur un peu aléatoire. J’avais regardé les zone de mouillages possibles dans la ria, pas évidentes.

le montage de secours qui shunte le réservoir principale et sa durite d’alimentation: Réservoir de secours de 5 litres monté en direct à coté du moteur et alimentant en amont du pré-filtre, inconvénient du système la consommation est très très importante car le retour de carburant s’effectue dans le gros réservoir du bateau. Je pense que la consommation est multipliée par 3 à 4 au moins.

Dana arrive de nuit à la Marina du chateau, mes appels à la Marina par VHF pour expliquer, signaler mon problème de panne moteur, et éventuellement avoir une aide à l’arrivée sont lettres mortes, je n’ai pas réussi à me faire comprendre, le gars répondait à mes explications franglais en Espagnol, “Dana Dana vous pouvez aller au ponton 5”.
J’ai abandonné la conversation et me suis concentré sur l’arrivée? J’avais l’impression que la durée de vie du bidon de 5 litres était variable…

Derniers 300 mètres après avoir passé la grande jetée de protection avant laquelle j’ai remis du carburant. Je m’approche des pontons, j’ai passé une première panne qui ne semble pas raccordé à terre, je continu. Si le moteur s’arrête entre  2 pannes et c’est ce qui arrive… 2 cas: tu as de la chance ou bien tu en as pas!

Le mercredi 15 août Dana avait un peu de chance!

Le moteur s’étouffe alors que je suis entre les 2 pannes de pontons, le bateau a encore de la vitesse bien sur, je cherche des yeux un trou entre les bateaux du ponton qui est devant moi
Un trou, un emplacement ou je vais pouvoir atterrir en perte de vitesse. Mais je vais encore trop vite, et je vais exploser le bateau le ponton… Je décide alors de viser le multicoque au bout du ponton pour me mettre a couple et surtout je vois de la lumière donc potentiellement de l’aide.
Suite à mes appels, le couple allemand sort au moment ou je me dirige en perte de vitesse vers leur bateau, c’est un peu laborieux mais ils attrapent mes amarres, et surtout tout est bien qui fini bien, je leur ai remis ce soir un Ananas de Sao Miguel pour les remercier (c’est beaucoup mieux qu’une bouteille de mauvais vin) . Avec Dana on a eu chaud on a failli exploser un magnifique trimaran de croisière Neel 51, on aurait pas été très fiers de nous!

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